dimanche 19 juillet 2015

Allée Freud



Vous croyez peut-être la reconnaitre, cette rue, si vous avez lu Rue Freud ou vu la couverture du livre. Mais non, il s'agit bien d' une allée! Et celle-ci ne se situe pas dans le 19ème arrondissement de Paris sous le périphérique ...

 
Non, elle se faufile en plein Paris, à l'hôpital de la Pitié Salpétrière... On peut la trouver en accédant par l'entrée du boulevard Vincent Auriol pour parvenir au pavillon Marguerite Bottard, qui accueille des personnes en long séjour.


Mais cela peut demander du temps et de la persévérance pour la trouver, surtout si l'on n'a pas l'habitude d'accéder à l'hôpital par cette entrée.
 

En effet, l'allée est introuvable sur le plan de l'hôpital et encore moins sur celui de Paris. Quant au personnel du bureau d'accueil, il n'avait pas la moindre idée de son existence lorsque je l'ai sollicité...


Et lorsque après une petite recherche infructueuse j'ai constaté: "Vous ne l'avez pas trouvée?", on m'a rétorqué "Non! ce n'est pas que nous ne l'avons pas trouvée, elle n'existe pas!"

 
Cher Freud! Toujours échappant à une officialisation explicite! Toujours menacé de disparition,  et cela de différentes façons,  aussi bien qu' à différentes époques. Dans cet l'hôpital où il s'est rendu pour travailler avec Charcot, son existence demeure quasi clandestine au quartier Charot; en l'occurrence, pas tout à fait inscrite. 
 
 
Entre les dessous du périphérique et les allées non répertoriées d'un l'hôpital, Freud semble voué aux exils et aux anonymats... Pourtant, c'est bien une collègue psychanalyste qui m'a alertée sur la chose, alors que nous discutions de mon livre Rue Freud...


L'accès à l'inconscient ouvert par Freud ne s'accommode sans doute pas facilement d'une institutionnalisation trop facile. "On sait bien" que son nom a sa place ici ou là, mais pas trop voyante "quand-même"... 

Reste pour moi à reprendre les chemins de cette nomination d'une allée à l'hôpital, quels en ont été les détours et les passages. A quelle occasion celle-ci s'est faite et qui en a été l'initiateur.

J'en saurai sans doute plus dans quelques temps. Quoi qu'il en soit, je ne compte pas en rester à ce "stop" dressé en travers de l'allée Sigmund Freud, sauf à le prendre comme une invitation à m'y attarder!
 


dimanche 5 juillet 2015

Questions de traduction

La pratique du blogger expose à des surprises multiples provoquées parfois par les commentaires. Ils sont rares sur "Rue Freud", mais ils empruntent parfois des chemins improbables. J'avais ainsi rendu compte des échos qui m'étaient parvenus au sujet de l'article que j'avais publié sur le peintre Fautrier ("L'Enfer de Fautrier 2", 27 Décembre 2014 ).

 Il y a aussi des plaisantins de la toile qui s'essayent à vous encombrer et je ne les publie pas. Mais récemment un commentaire en anglais m'a été proposé pour l'article "la femme de Loth en guerre" que je n'ai pas publié non plus mais qui m'a laissée perplexe. N'étant pas sûre de ma propre traduction anglaise, j'ai voulu, à titre expérimental, et sur le conseil amusé d'amis et collègues à qui j'en parlais, guère plus anglophones que moi, semble-t-il, me référer à une traduction sur Google du texte anglais en question:

Hey just wanted to give you a quick heads up. The words in your post seem to be running off the screen in Opera. I’m not sure if it is a formatting issue or something to do with internet browser compatibility but I thought  I’d post to let you know. The lay-out look great though! Hope you get the issue fixed soon. 

Ce qui a donné:

Hey je voulais juste vous donner un heads up rapides. Les mots dans votre poste semble être exécutés hors de l’écran dans Opéra. Je ne suis pas sûr si cela est une question de mise en forme  ou quelque chose à voir avec internet la compatibilité du navigateur, mais je pensais que je poste à laisser vous savez. La disposition fière allure si! Espérons que vous obtenez la question fixe bientôt. lauriers 


Quelle leçon! Non pas à propos de "l'allure", même "fière", mais plutôt de ce qu'est une tournure de langage, en somme, de ce qu'est une langue, une forme d'ensemble qui témoigne d'un alliage, d'une façon de lier, d'articuler, qui dit une mobilité, organisée mais souple...  Pas de logique binaire, pas de mots pris comme des chiffres, dans le travail de la langue, ni parlée ni écrite!


On peut se désoler de ce traitement fait à une langue, pourtant nous en avons tellement ri! Et puis on peut aussi regarder sur une page du journal "Le monde" accessible sur internet comment se conjugue le verbe traduire... Oui... Nous aurions pu traduire... Mais il fallait que je traduise... Nous aurions préféré que vous ne traduisiez pas... Allons-y, traduisons! Et si cela vous dit, allez donc à la recherche du "traduisissions"...


Finalement je préfère vous rappeler l'existence de ce beau film paru en DVD, magnifique approche des questions de traduction avec des témoignages mais aussi une très belle mise en images; et penser à la traduction au sens où elle peut s'entendre avec tout travail de création.